L'Inde : "J’étais parti en Inde pour répondre à l’appel de mon ami Vic qui y vivait depuis sept ans et à qui je n’avais pas eu le temps de rendre visite ; je voulais en profiter pour mettre un terme à ce projet d’écriture de roman que je n’arrivais pas à écrire,

faute de temps et surtout de sérénité."

La prison : "Je vous écris ces quelques pages "préliminaires" de la prison de Mapusa où les autorités indiennes m'ont enfermé depuis plusieurs semaines, un peu plus de quatre, je crois, je ne compte plus ; je n’ai bien sûr, ni montre, ni téléphone qui aurait pu, dans la nuit noire de cette bulle de béton au toit rond comme les ogives de leur temple, me renseigner sur le temps, le connaître, l'apprivoiser

Le maquereautin : "J’ai été dénoncé par Akash, le jeune serveur du restaurant où je prends tous mes repas. Ce jeune pervers qui ne parlait que monnaie voulait être l’intercesseur de tous mes désirs et y compris de ceux, inventés par lui, et, prélever sa dîme au passage. Une espèce de petit maquereautin de 22 ans, non dénué de charme, qui voulait faire sa loi."

Le condamnateur : "Grâce à cette fine lame échappée au contrôle de mes geôliers, j’épargnerais à l’État Indien, mon condamnateur, les frais d’une cérémonie funeste et funéraire dispendieuse alors que beaucoup de leurs concitoyens meurent de faim dans la rue sans que quiconque s’en soucie."

Lesuicide : "Ce sera en tout cas pour toi, mon ami, une séparation dont tu te souviendras et j’espère que l’India Times te donnera une explication à mon silence :

Le suicide dans les geôles goanaises

d’un célèbre écrivain français !

J’aime croire qu’ils feront un titre de cette espèce-là pour le moins."

Le piège : "Charly est comme cet écrivain baroque qui se veut en réalité didactique et se voit tiraillé entre d'un côté la promotion du progrès scientifique et technique de son époque puis de l'autre le rejet d'un monde de violence et de fausses apparences. Bref, en cuisinier averti, on aurait pu faire dans ce roman un bon mélange de tous ces genres, on a été tenté de le faire, mais la réalité a dressé un piège dans lequel ont sombré, auteur, narrateur et héro."

La rencontre : "Il défrichait les abords d'un genre de cloaque à une extrémité du grand terrain de Vic. Je le surpris en plein effort. Magnifique ! Il dégoulinait de sueur entraînant les boucles de ses cheveux à la lisière de ses sourcils. Il ne m'avait pas entendu venir. Je l'observai plus attentif. Il fit un geste furieux du bras pour éloigner les moustiques. C'est alors qu'il m'aperçut. Il se passa la main sur les joues pour y ôter la boue. Le tissu déchiré de son flottant laissait voir son ventre et le duvet du dessus de son bas-ventre. Il releva d'une main la ceinture de son pauvre vêtement, conscient de l'inconvenance de ce qu'il laissait apparaître."

Critique : Je viens de terminer votre roman qui m'a beaucoup plu. Je l'ai lu rapidement parce que dès le début je fus prise par l'histoire, par ses personnages et ce fameux Charly. J'ai relu, il y a peu de temps, "Portnoy et son complexe" de Philip Roth et sous des attitudes sereines, le Charly de votre roman est un être tourmenté un peu comme ce Portnoy.  Le style , la façon de raconter ont également des similitudes avec l'écriture de Roth. Je crois que votre livre est bon et je vous souhaite tout le succès que vous méritez ! France Ramos